Si aujourd'hui c'est Bosco notre compagnon, avant lui, pendant 15 ans, il a y eu Elliott, dont je vous parlerai un jour, mais encore avant il y a eu celui sans qui rien ne serait arrivé : Bill le chien.
C'est beaucoup d'émotions pour moi de vous parler de lui ici, je ne l'ai jamais fait nulle part, et j'en ai encore les yeux rouges rien que de taper ces mots.

Au printemps 1987, militaire, je rentrais d'un an de campagne à l'étranger et profitais de vacances bien méritées. À la maison nous avions presque toujours eu des chiens, mais à cette époque çà n'était pas le cas. Un jour je vois un épagneul entrer dans la cour de la maison. J'en parle à ma mère qui m'explique que c'est un chien errant qu'une cousine agricultrice a recueilli.

Je descends dans la cour, l'appelle, il vient, je le mets dans la voiture pour le ramener. Arrivé à la ferme je ne le surveille pas et à peine la porte de la voiture ouverte il reprend la poudre d'escampette. Je m'en excuse, me laisse offrir un café puis repars chez moi. Et qui je vois à la maison en arrivant ? Le chien. Il était 14 h 00.

Il passe l'après-midi avec nous, nous lui donnons à manger puis de l'eau, puis vers 19 h 00 je me décide à le ramener. Cette fois je ne me fais plus avoir et le tiens. Ma cousine le prends et l'emmène pour le rattacher là où il était.

Et là, le chien me regarde, l'air de me dire ; "pourquoi t'as fait çà ?" J'ai réalisé mon erreur à ce moment là, mais je ne pouvais malheureusement plus rien faire. Cette fois on m'offre l'apéro et on m'assure qu'il ne se sauvera plus. "De toute façon leur dis-je, s'il revient je le garde!"

Le lendemain matin, au réveil, j'ouvre les volets qui donnent sur la terrasse et... une boule de poils avec une corde rongée autour du cou, me saute dans les bras. Il avait choisi, et je comptais bien le garder cette fois.

Nous l'avons appelé Bill car il répondait à ce nom, c'était un épagneul breton de 3 ans environ. Au début il avait très peur du balai, jusqu'à ce qu'il comprenne que chez nous ce genre de comportement n'avait pas cours. Il partait des journées entières (nous habitions un village à la campagne où il ne risquait pas grand chose), revenait au milieu de la nuit et aboyait sous ma fenêtre pour que je vienne lui ouvrir.

Il était très propre, adorait les enfants, avait peur du lapin nain de ma soeur et passait son temps au chevet des demoiselles du village, notamment l'épicier qui avait 2 jolies épagneules bretonnes qui lui plaisaient énormément. Il faisait le tour du village où tout le monde le connaissait, il allait même seul au café du village boire sa bière !

Le seul soucis à ce moment était que mon père malade n'acceptait pas le chien, lequel chien ne voyait que par moi qui devais repartir pour plusieurs semaines bientôt.

À l'occasion du 14 juillet je suis parti quelques jours chez des amis. Prenant des nouvelles du chien : il avait quitté la maison, ma mère le voyait couché dans un coin à 200m de la maison, l'appelait mais il ne bougeait pas. Le jour où je suis rentré j'ai trouvé le chien à la maison... il était revenu une 1/2 heure avant mon arrivée.

Mais il a su trouver sa place au sein de la famille et est vite devenu le compagnon de mon père qu'il suivait partout et notamment au jardin, qu'il respectait. Ils faisaient la sieste ensemble. Puis il advint que Bill aimait chanter et se plaindre. Il suffisait de lui parler un peu et il se mettait à "pleurer".

Mon père ayant été opéré des cordes vocales et ne parlant plus, il ne pouvait pas répondre au téléphone et c'était très désagréable pour lui. Je ne saurais plus dire comment cela s'est fait, mais quand le téléphone sonnait, le chien venait s'asseoir aux pieds de mon père. Il décrochait, tendait l'appareil au chien qui pleurait dedans. Nous avions prévenu toutes les personnes susceptibles d'appeler régulièrement : si ils entendaient le chien c'était que mon père était seul et qu'il ne pouvait pas leur parler. Mais ils pouvaient lui laisser un message.

Mon père décédé, quand nous téléphonions, le chien venait nous embéter jusqu'à ce que nous l'ayons laissé "dire bonjour" aux gens dans le téléphone. Çà donnait quelquechose comme : "ne quitte pas y'a Bill qui veut te dire bonjour". Il pleurait 10 secondes dans le téléphone et allait se coucher, content.

Les dernières années de Bill furent douces, rentré définitivement à la maison, je veillais sur celui que ma mère avait surnommé "mon frère", tellement nous avions une relation fusionelle. Couché au bout de mon lit, il n'en descendait que quand il m'entendait arriver. Ce qui vexait un peu le reste de la famille...

Les derniers jours je lui faisais prendre ses médicaments (sirop et cachets) sans le forcer, en lui parlant. Il faisait la grimace mais les prenait quand même.

Je m'arrète là car je ne peux pas aller beaucoup plus loin... Ceux qui connaissent ce sentiment me comprendront.

Merci de m'avoir lu

C'est une magnifique histoire pleine d'amour et de tendresse.
MERCI de nous avoir fait connaître Bill et de nous avoir si bien raconté cette histoire : j'ai l'impression de le voir maintenant...

Merci de nous permettre de partager cette histoire, elle est magnifique et très touchante.
Oui je comprends ce que tu ressens, ce que tu as ressenti et ce que tu ressens encore.
Fille unique, j'ai grandi avec un setter anglais arrivé chez nous âgé de 4 jours (rejet de la mère), alors que j'avais 3 ans. Mon père l'a elevé au bib...
Il nous a quitté une semaine avant des 17 ans. L'amour fusionnel avec une boule de poils, je sais ce que c'est. Violent, intense, inconditionnel. Et ils laissent un tel vide quand ils nous quittent...
Je n'ai pas encore réussi à raconter ma vie à ses côtés ici. Je le ferai un jour...

Un grand merci de nous avoir raconté votre histoire d'amour.

Jocelyn
de nous avoir raconté l'histoire de Bill
bien sûr comme tout le monde ici on te comprend
les années passent
la vie continue
les bons souvenirs nous font sourire
les mauvais nous rappellent notre chagrin
mais c'est une si belle histoire
une rencontre vraiment magique
une pensée pour ton petit Bill

Nanou

J'ai les larmes qui coulent...

Merci pour ce partage

Il y a des rencontres, dans la vie, qui sont extraordinaires....

Je te souhaite de vivre une autre magnifique aventure avec Bosco

Bonsoir et merci à tous.

Bill est toujours présent au fond de mon coeur.
Il restera unique, le seul coup de foudre de ma vie.
Jamais je n'aurais cru çà possible avant de le vivre.

Il m'attend quelquepart...

Quelle belle histoire d'amour, triste et magnifique, car Bill t'a choisi comme compagnon de route.

Ils partent malheureusement trop vite, mais comme tu dis, ils nous attendent quelque part et nous les retrouverons un jour.

Une belle histoire d'amour et d'amitié