Qu’ont démontrées les évaluations
comportementales menées par des vétérinaires agrées ? Ont-elles
confirmées ou infirmée la dangerosité de ces chiens ?

Vasco, amstaff / Ullia, Rottweiler
Une réalité, une loi, une opinion
publique.
Qu’en est-il vraiment ?

Amstaffs, pitbulls, Rottweilers, ces chiens sont littéralement diabolisés. Certains les disent assoiffés de sang, d’autres incontrôlables, associables, d’autres encore les qualifient simplement de monstres, de créatures génétiquement modifiées (si, ça s’est vu…), de tueurs.
Si un seulde ces chiens fait parler de lui dans un fait divers, la haine viscérale est relancée avec les demandes de « tous les exterminer ! », quand le même fait divers avec un labrador lance des questionnements sur son comportement et n’accuse que le chien en question… Pourtant, il y aura eu une victime dans les deux cas et souvent un enfant.
Les chiens catégorisés représententaujourd’hui environ 330.000 individus soit environ 3 à 4 % du nombre total de chiens en France. Depuis Janvier 2010, tout propriétaire d’un de ces chiens se doit de lui avoir fait passer une évaluation comportementale, et d’avoir obtenu un permis de détention en plus des anciennes obligations (déclarations, assurances etc).
Le Collectif mène l’enquête.


Un
an et demi après l’instauration de cette nouvelle loi, le « Collectif Contre la Catégorisation des Chiens» aussi appelé « 4C » (réunissant scientifiques, vétérinaires, éducateurs, comportementalistes, mais aussi certains élus, des particuliers etc) fait un bilan se basant sur des faits : les résultats des évaluations de605 chiens (issus de 93 % des départements soit une large représentation de la situation nationale).
Un résultat édifiant, mais qui ne semble pas allerdans le sens des croyances populaires :

Le collectif 4C a fait circuler l’analyse des sondages qu’il avait lancé auprès des propriétaires de chiens. Voici un bref résumé de ce document (la totalité de l’analyse : ici, par ailleurs, les propriétaires de chiens catégorisés sont toujours invités à témoigner ici)

Voici comment se répartissaient les 605 chiens évalués :
1ére catégorie (pitbull et assimilés) : 59 chiens.
2éme catégorie (Rottweiler, amstaff, tosa) : 528 chiens.
Autres (chiens mordeurs obligés de passer l’évaluation quelque soit la race) : 18 chiens.

Les chiens sont classé par le vétérinaire évaluateur selon 4 niveaux de dangerosité :
Niveau 1 : « le chien ne présente pas de risque particulier de dangerosité en dehors de ceux inhérents à l’espèce canine »
Niveau 2 : « le chien présente un risque de dangerosité faible pour certaines personnes ou dans certaines situations »
Niveau 3 : « le chien présente un risque de dangerosité critique pour certaines personnes ou dans certaines situations »
Niveau 4 : « le chien présente un risque de dangerosité élevé pour certaines personnes ou dans certaines situations »

Sur ces 605 chiens, voici combien on en retrouve dans chaque niveau de dangerosité :
Niveau 1 = 500 chiens.
Niveau 2 = 85 chiens.
Niveau 3 = 14 chiens.
Niveau 4 = 6 chiens.

Les résultats pour
chaque catégorie de chiens :

Sur les 59 chiens de 1ére catégorie testés :
Niveau 1 = 47 chiens.
Niveau 2 = 11 chiens.
Niveau 3 = 1 chiens.
Niveau 4 = aucun chien.

Conclusion de l’analyse : « Ainsi, 98 % des chiens de 1ère catégorie testés ne présentent pas de risque de dangerosité (hormis ceux inhérents à l’espèce canine) ou un risque faible. Aucun ne présentait un risque de dangerosité élevé. »

Sur les 528 chiens de 2éme catégorie testés :
Niveau 1= 442 chiens.
Niveau 2 = 72 chiens.
Niveau 3 = 12 chiens.
Niveau 4 = 2 chiens.

Conclusion de l’analyse : « Ainsi, 98 % des chiens de 2ème catégorie testés ne présentent pas de risque de dangerosité (hormis ceux inhérents à l’espèce canine) ou un risque faible. Deux individus présentaient un risque de dangerosité élevé. »

Sur les 18 chiens non catégorisés testés :
Qui ici sont tous des chiens ayant mordu, ce qui explique leur évaluation comportementale. Les résultats doivent donc être examinés avec cette importante précision en tête.
Niveau 1 = 11 chiens.
Niveau 2 = 2 chiens.
Niveau 3 = 1 chien.
Niveau 4 = 4 chiens.

Des conditions disparates sur le coût, la durée et le lieu de l’évaluation.
Il faut savoir que les coûts et la durée de cette évaluation sont complètement inégales sur le territoire.

Le Coût de l’évaluation
Selon le résultat des sondages du collectif 4C :

« Les coûts pratiqués varient de 28 € à 200 €. Le coût moyen sur l’ensemble des 605 évaluations est de 97 €. »
= Pas de prix fixé par l’état, c’est le libre choix de chaque vétérinaire, et il n’y en a parfois qu’un seul d’agrée à faire passer l’évaluation sur tout un département.

La durée de l’évaluation :
Elle varie de moins d’un quart d’heure à plus de 2 heures avec une majorité située entre un quart d’heure et 1 heure.
= Des durées complètement aléatoires, or on ne peut pas aussi bien juger du comportement d’un animal en un quart d’heure d’examen ou en 1heure.

Le lieu de l’évaluation :
346 chiens n’ont été examinés qu’à l’intérieur du cabinet.
219 à l’intérieur et à l’extérieur.
40 Qu’à l’extérieur.

Comme le souligne le collectif : « Ce résultat permet de constater que l’examen se déroule majoritairement uniquement au sein du cabinet, c’est-à-dire dans un contexte a priori peu familier pour le chien et risquant donc d’être source de stress. Ce constat tend à rendre les résultats ci-dessus
encore plus significatifs. »

Personnellement ma chienne labrador était méconnaissable quand elle entrait dans le cabinet vétérinaire. C’est un lieu qui rend les chiens très nerveux de part le vécu qu’ils y ont eu et les odeurs…Conclusions du Collectif 4C Je me contenterais ici de faire un copier/coller des conclusions de leur travail :
« Les données évoquées démontrent tout d’abord qu’il n’y a pas de différence notable de résultats entre les chiens dits « d’attaque » (1ère catégorie) et les chiens dits « de garde et de défense » (2ème catégorie). Cette distinction de classification apparaît donc sans aucun fondement statistique avéré (nonobstant le fait qu’elle est par ailleurs sans fondement
scientifique).
Par ailleurs, ces catégories de chiens dits dangereux ne présentent pas de risque de dangerosité (hormis ceux inhérents à l’espèce canine) ou un risque de dangerosité faible DANS 98 % DES CAS. 2 des 587 chiens catégorisés (soit 0,3 %) présentaient un risque de dangerosité élevé.L’évaluation de l’ensemble des chiens catégorisés est donc injustifiée et inutile.

»*************************************************
Je vous invite à aller visiter le site du collectif du 4C et à le rejoindre.Vous pouvez aussi rejoindre l'association "Aidons Nos Molosses"Nul besoin d'avoir un chien catégorisé pour réagir, j'ai eu une chienne labrador et je suis membre de ces deux structures. Le but étant de favoriser une véritable étude du comportement canin et une information à l'échelle globale (et pas seulement focalisée sur quelques races) afin que toutes les victimes de morsures soient entendues au lieu de ne se soucier que d'une infime minoritée.Il y aura toujours des morsures, mais beaucoup pourraient être évités avec du bon sens, du civisme et de l'éducation (autant du côté des chiens que du notre) etc

.Wen

http://www.lepost.fr/article/2010/02/06/1927463_chiens-dits-dangereux-info-ou-intox.html

MErci Mag, édifiant
Pétition signée aussi.....

Evidemment, ça fait pas l'affaire des politiques et des détracteurs des chiens. "Ils" vont trouver cette étude "pas sérieuse" et n'en tiendront pas compte. Pourtant, il faut continuer la lutte. Je le fais à ma façon, dans mon entourage. Il est important de faire changer les mentalités, même à petite échelle...

Ces résultats sont-ils réellements étonnants Mag, ou fallait il s'y attendre???

La vraie question étant : "Retrouvera t'on un jour ces chiffres dans les médias?" et j'ai bien peur que la réponse soit non...

A nous de continuer à sensibiliser notre entourage